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Je ne cherche ici à imposer aucune opinion à qui que ce soit. J’essaie simplement d’exprimer le plus franchement possible ce que le passage en question signifie pour moi. C’est un texte qui m’a beaucoup aidé à avancer, et même à guérir.

 «En vérité, en vérité je te le le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut connaître le royaume des Cieux, car ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est Esprit…».

 Ainsi commence l’enseignement de Jésus à Nicodème, le docteur d’Israël, en seul à seul, la nuit, près d’une fontaine, (enfin ainsi est-ce dans une récente mise en scène filmée que j’aime beaucoup) à Jérusalem.

En effet c’est un enseignement très particulier, peut-être le plus élevé qu’il ait donné, il est normal qu’il le transmette ainsi à un seul, un des rares qui puissent le comprendre, dans l’obscurité de la nuit.

 Alors, qu’est-ce que cela veut dire ?

 Qu’appelle-t-il «renaître de l’Esprit» ?

 Certains disent qu’il parle de la Réincarnation.

 Sûrement pas. C’est même l’inverse.

 Dans le bouddhisme primitif, la Réincarnation n’est qu’une reproduction du Karma, une replongée dans les conditionnements.

S’il y a une renaissance spirituelle, c’est forcément pour rompre la chaîne du Karma. Sinon elle n’est pas spirituelle.

 D’autres disent : «C’est la descente en soi de l’Esprit saint».   C’est quoi, «l’Esprit saint»? Un lumière, une vibration ?  Pourquoi utiliser des termes dont on ne sait même pas bien ce qu’ils veulent dire pour parler de sujets aussi intenses ?

C’est en fait beaucoup plus technique, concret. Dans l’Evangile il n’y a que des choses concrètes. Pas de bondieuseries.

 Je définirais la Renaissance Spirituelle comme ceci : «La génération d’un nouveau Soi en soi-même, qui ne dépend pas des circonstances karmiques, du social, des conditions.»

 C’est la seule façon, à mon sens, de rompre ce qui apparemment ne peut pas être rompu, ces «insolubles» (pour citer l’Alchimie) tellement puissants («j’ai subi ça, j’ai commis ça…») qu’ils nous empêchent d’évoluer.

 «Le Vent souffle, et tu en entends le bruit, mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Ainsi est l’homme qui est né de l’Esprit.»

 C’est naître du Sans-cause, l’inverse de la naissance classique, phénoménale, de la rencontre entre deux gamètes.

Naissant du Sans-cause on est immédiatement libéré des causes, justement, des phénomènes, on en subit pas le poids, on les traverse.   Ce Soi étant relié à la Source (à Dieu) _puisqu’il est spirituel_ on vit tout à partir d’Elle, et on est plus soi-même que jamais.

 Quand on est uni à Dieu, on en devient une émanation. Mais, paradoxe, ce Soi est caractérisé, pour être absolu il n’en est pas pour autant indéfini.

 Si Dieu peut tout, alors pourquoi ne peut-il pas se caractériser ? Prendre une forme, un nom ?

 C’est le sens du baptême : on vous donne un nom, une filiation; ou de l’ordination bouddhiste, par exemple.  

 En fait,  dans toutes les Traditions _scandinaves, hindoues…_(si l’on s’en réfère à Julius Evola notamment) disposaient autrefois, dans certaines classes du moins, de rituels de Renaissance spirituelle, plus importante que la première, par laquelle on devenait un «deux-fois né».  Evola a beaucoup travaillé sur ce sujet (je ne me mêle pas ici de ses opinions politiques), notamment dans Révolte contre le monde moderne.

 Ce n’est pas littéraire, symbolique, c’est réel.

 Il se passe vraiment quelque chose énergétiquement, une nouvelle base se génère, forte, dynamique, qui pourtant n’est qu’une émanation directe de la Source, hors du Temps. «Avant qu’Abraham fut, Je Suis.» (Le Christ aux Pharisiens).

 «Personne n’est monté du Ciel, si ce n’est Celui qui est descendu du Ciel.»

 Cette Naissance est absolument nécessaire s’il on veut s’accomplir spirituellement.

 On ne peut pas rejoindre l’Esprit par la matière directement, la matière doit être déjà spiritualisée, avoir en elle le souvenir de Sa présence et désirer y revenir.

 A partir de ce nouveau Soi, le Karma de ce monde peut être vraiment affronté, traversé, car l’énergie qu’il génère est supérieure à tout.

 Étant relié à la Source, on ne craint plus les phénomènes, et on peut le voir tels quels, avec un regard total, absolu. On peut se sacrifier sans problème; on les comprend et on a la force de s’en libérer, et de générer une Réalité meilleure.