fbpx

Un de mes professeurs, illustre personnage (pas dans le domaine des thérapies, mais peu importe), était connu pour son mauvais caractère. Il détestait toute forme de médiocrité, _spéculant peut-être un peu trop sur le genre humain !_, voulant amener chacun à ce qu’il pouvait générer de mieux, et répétait tout le temps : « On peut ce qu’on veut ! En toutes circonstances ! » Il avait un ami jeune, lequel, avant de mourir d’une maladie dégénérative, lui dit un jour : « Écoute, tu n’empêcheras pas qu’il y ait les uns et les autres ! »

Aujourd’hui, après deux an et demi d’activité, je pense la même chose. J’ai vu des « uns » et j’ai vu des « autres ». Ceux qui comprennent et ceux qui ne comprennent pas. Ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. C’est comme ça. Parfois un des « autres » passe du côte des « uns », mais c’est impossible à déterminer d’avance.

Et qu’on ne me dise pas : « Ne juge pas ! Gnagnagna ! … » Il y a sans doute de bonnes raisons, mais c’est comme ça ! C’est un constat de lucidité qu’il faut pouvoir faire, d’abord pour se protéger, et ensuite adopter l’attitude adéquate.

Normalement, la compréhension juste mène à la pratique juste, et inversement.

Après, malgré tout, il y a ceux qui comprennent mais ne mettent pas en pratique. Ils saisissent le sens de ce qu’on peut dire ; et ce n’est pas une compréhension uniquement intellectuelle, bien sûr. Mais ils n’appliquent pas vraiment ce que je leur préconise, quelque chose les bloque, ils trouvent des excuses. Ils font les choses à moitié, pas concrètement, bancales… Et donc ne progressent pas.

Il y a ceux qui ont de la bonne volonté mais ne comprennent pas le sens profond des choses. Parfois ils voient des dizaines et des dizaines de thérapeutes, dépensant un argent fou. Ils sont très sur les apparences : « Oh, un tel, il a vraiment de très belles pierres dans son cabinet… Il cultive la joie et la bienveillance… », mais jamais ils ne vont ancrer une pratique donnée sur la durée, ils n’en comprennent pas la nécessité. Ils sont encore dans la pensée du supermarché : « Alors aujourd’hui je choisis le pack rouge, demain le pack bleu… ». Normalement, sur une problématique sérieuse et profonde, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de voir plus de 2, 3 thérapeutes à la fois ! Et ces thérapeutes ne pourront jamais faire plus de 30% du travail (c’est déjà beaucoup), toutes disciplines confondues !

La difficulté est bien sûr de trouver la pratique, la discipline adaptée à chaque problème.

Parfois je passe une demi heure, une heure quelque fois, gratuitement, à expliquer des notions à la personne, pour m’apercevoir que ça n’a servi à rien. C’est le constat éternel qu’on peut faire… Bien sûr, parfois, il s’agit de changer sa propre méthode de travail, sans doute ! Mais il faut bien distinguer ce qui nous appartient de ce qui ne nous appartient pas.

Quelques exemples encourageants

Je vais citer quelques exemples positifs, tout de même, sans donner trop de détails :

_Une jeune femme était venue me voir, très isolée, sans parents, et souffrant de problèmes psychiques importants. Elle semblait tout de même conserver, à l’intérieur de son désarroi, une assez grande lucidité. Elle ne sortait plus de chez elle depuis des mois, ne se lavait presque plus…

A l’issue de la séance, le lui donnai quelques prompts conseils pratiques à appliquer sans attendre. Je devais la revoir quelques mois plus tard. Elle me rappela peu avant la séance pour me dire qu’elle avait tout appliqué et que cela avait marché.

_Un sportif de haut niveau vint me voir pour des problèmes qui se répétaient de manière inexpliquée. En travaillant sur lui j’en compris la cause et lui donnai de même quelques conseils qu’il prit à son compte. Il y avait beaucoup de responsabilités sur ses épaules, c’était un sportif de niveau national, beaucoup d’enjeux financiers. En deux semaines la situation fut rétablie. Il ne négocia pas avec lui-même, comme tant de personnes. Il fit et comprit.

_Une jeune femme venant des pays de l’Est avait de gros problèmes inflammatoires à l’abdomen. Je lui donnai plusieurs exercices à pratiquer quotidiennement (respiration, visualisation des énergies…), ce qu’elle fit avec patience et observation, et après 4, 5 séances, la situation fut grandement améliorée.

Car il faut bien comprendre que ce qui marche, c’est le travail du thérapeute plus celui de la personne au quotidien, c’est évidemment la symbiose des deux. Et dire qu’il y a des personnes qui ne sont même pas capables de comprendre ça !

Pas le choix

Or, remarque intéressante, les personnes que je viens d’évoquer n’ont pas complètent grandi en France, du moins en France métropolitaine. Elles viennent d’environnement où les gens ont conservé pas mal de valeurs traditionnelles. « L’esprit du supermarché », ce mode de pensée qui nous détruit comme un acide lent, ne les a pas complètement imprégnés, peut-être… Je ne dis pas que c’est toujours comme ça, bien sûr… Ils avaient compris qu’ils n’avaient pas le choix, qu’il fallait qu’ils s’en sortissent. Sans peur, et sans se satisfaire de fausses solutions édulcorées, qui ne font que noyer le problème.

Car parfois les solutions sont difficiles à envisager, elles violentent notre propre sagesse. Il faut accepter de détruire certaines croyances (matérialisme, ou à l’inverse spiritualité au sucre ajouté, etc.), pour entrer dans le vif de la réalité, aussi abrupte et violente soit-elle.

Quand on me parle de « l’enfant intérieur », je demande : « Lequel ? ». L’enfant gâté, qui refuse de sortir du cadre bienveillant de ses croyances confortables comme des sofas ? Qui veut tout tout de suite, ne comprenant pas que toute chose en ce monde a ses temps et ses processus ? Qui refuse de voir le monde tel qu’il est, avec ses subtilités, ses profondeurs, ses mystères, ses impossibilités et ses issues ? Ou alors l’enfant naturellement relié aux Anges, qui n’a pas peur d’aller vers ce qu’il ne connaît pas, et qui sait que derrière tout problème, une solution, quelque part, se crée.