par Laurent Costamagna | 29 Sep 2021
Je ne cherche ici à imposer aucune opinion à qui que ce soit. J’essaie simplement d’exprimer le plus franchement possible ce que le passage en question signifie pour moi. C’est un texte qui m’a beaucoup aidé à avancer, et même à guérir.
«En vérité, en vérité je te le le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut connaître le royaume des Cieux, car ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est Esprit…».
Ainsi commence l’enseignement de Jésus à Nicodème, le docteur d’Israël, en seul à seul, la nuit, près d’une fontaine, (enfin ainsi est-ce dans une récente mise en scène filmée que j’aime beaucoup) à Jérusalem.
En effet c’est un enseignement très particulier, peut-être le plus élevé qu’il ait donné, il est normal qu’il le transmette ainsi à un seul, un des rares qui puissent le comprendre, dans l’obscurité de la nuit.
Alors, qu’est-ce que cela veut dire ?
Qu’appelle-t-il «renaître de l’Esprit» ?
Certains disent qu’il parle de la Réincarnation.
Sûrement pas. C’est même l’inverse.
Dans le bouddhisme primitif, la Réincarnation n’est qu’une reproduction du Karma, une replongée dans les conditionnements.
S’il y a une renaissance spirituelle, c’est forcément pour rompre la chaîne du Karma. Sinon elle n’est pas spirituelle.
D’autres disent : «C’est la descente en soi de l’Esprit saint». C’est quoi, «l’Esprit saint»? Un lumière, une vibration ? Pourquoi utiliser des termes dont on ne sait même pas bien ce qu’ils veulent dire pour parler de sujets aussi intenses ?
C’est en fait beaucoup plus technique, concret. Dans l’Evangile il n’y a que des choses concrètes. Pas de bondieuseries.
Je définirais la Renaissance Spirituelle comme ceci : «La génération d’un nouveau Soi en soi-même, qui ne dépend pas des circonstances karmiques, du social, des conditions.»
C’est la seule façon, à mon sens, de rompre ce qui apparemment ne peut pas être rompu, ces «insolubles» (pour citer l’Alchimie) tellement puissants («j’ai subi ça, j’ai commis ça…») qu’ils nous empêchent d’évoluer.
«Le Vent souffle, et tu en entends le bruit, mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Ainsi est l’homme qui est né de l’Esprit.»
C’est naître du Sans-cause, l’inverse de la naissance classique, phénoménale, de la rencontre entre deux gamètes.
Naissant du Sans-cause on est immédiatement libéré des causes, justement, des phénomènes, on en subit pas le poids, on les traverse. Ce Soi étant relié à la Source (à Dieu) _puisqu’il est spirituel_ on vit tout à partir d’Elle, et on est plus soi-même que jamais.
Quand on est uni à Dieu, on en devient une émanation. Mais, paradoxe, ce Soi est caractérisé, pour être absolu il n’en est pas pour autant indéfini.
Si Dieu peut tout, alors pourquoi ne peut-il pas se caractériser ? Prendre une forme, un nom ?
C’est le sens du baptême : on vous donne un nom, une filiation; ou de l’ordination bouddhiste, par exemple.
En fait, dans toutes les Traditions _scandinaves, hindoues…_(si l’on s’en réfère à Julius Evola notamment) disposaient autrefois, dans certaines classes du moins, de rituels de Renaissance spirituelle, plus importante que la première, par laquelle on devenait un «deux-fois né». Evola a beaucoup travaillé sur ce sujet (je ne me mêle pas ici de ses opinions politiques), notamment dans Révolte contre le monde moderne.
Ce n’est pas littéraire, symbolique, c’est réel.
Il se passe vraiment quelque chose énergétiquement, une nouvelle base se génère, forte, dynamique, qui pourtant n’est qu’une émanation directe de la Source, hors du Temps. «Avant qu’Abraham fut, Je Suis.» (Le Christ aux Pharisiens).
«Personne n’est monté du Ciel, si ce n’est Celui qui est descendu du Ciel.»
Cette Naissance est absolument nécessaire s’il on veut s’accomplir spirituellement.
On ne peut pas rejoindre l’Esprit par la matière directement, la matière doit être déjà spiritualisée, avoir en elle le souvenir de Sa présence et désirer y revenir.
A partir de ce nouveau Soi, le Karma de ce monde peut être vraiment affronté, traversé, car l’énergie qu’il génère est supérieure à tout.
Étant relié à la Source, on ne craint plus les phénomènes, et on peut le voir tels quels, avec un regard total, absolu. On peut se sacrifier sans problème; on les comprend et on a la force de s’en libérer, et de générer une Réalité meilleure.
par Laurent Costamagna | 29 Sep 2021
C’est la Force structurante, absolue, qui s’impose d’elle-même, comme le Soleil.
Le Féminin Sacré est en permanent changement, il peut prendre diverses teintes, il n’est pas corruptible mais peut être caché, son apparition dépend des circonstances.
Tandis que le Masculin Sacré s’impose par la simple affirmation, il est incorruptible comme l’or, il est, point, il ne peut être bridé ou retenu, et lorsqu’il s’impose il semble venir de toutes parts, sans cause.
Il est structurant parce qu’il protège, là où il est rien ne peut venir de mauvais.
Le Féminin Sacré enlève ce qui est mauvais, libère, guérit, tandis que le Masculin Sacré ajoute toujours quelque chose, il est créateur.
Tout ce qui a été fait de grand et durable dans ce monde l’a été fait par lui.
Le Masculin profane, lui, brusque, violente. C’est une force dure et obscure, il s’impose aveuglément sans tenir compte du reste, tandis que le Masculin Sacré, qui est lumière et intelligence, tient compte malgré sa Force des circonstances.
Notre monde néo-libéral, ayant rejeté le sacré, met très en avant le Masculin profane : les hommes sont (en général) opaques, (un peu) stupides, bornés, les femmes (en général) sont dures et bloquées comme de la vieille ferraille. Elles ont fait la double erreur de : 1. renier leur part sacrée, qui n’est ni dure ni cassante, 2. d’aller vers le masculin dans ce qu’il a de moins intéressant, et d’en devenir une caricature. Quand aux hommes, le masculin désacralisé les rend égotiques au possible, s’offusquant pour rien, sans grandeur, pleins de calculs ridicules.
Il n’y a dans l’ensemble que très peu de Lumière dans les auras.
Le Masculin Sacré ne garde rien pour lui, il s’étend infiniment au-delà de lui-même, comme les rayons du soleil.
Comment revenir à ce sacré ? Je conseillerait aux jeunes d’en revenir aux classiques, à Homère, Socrates, aux Evangiles, à la Bagavat Gita… Car ces textes justement sont pleins de ce Masculin Sacré, pleins de Force et d’Intelligence, vivantes, ce sont de très bonnes ressources pour affronter la vie.
Faire un travail qu’on aime, avoir une discipline saine, imposer sa Bonté dans le monde, malgré sa violence et sa noirceur, tout cela génère du Masculin Sacré.
par Laurent Costamagna | 29 Sep 2021
J’ai pu observer une personne présentant un cas assez grave de psoriasis, une connaissance d’Argentine. L’homme est un vétéran de la guerre des Malouines, aujourd’hui âgé de près de 60 ans. A l’époque où il a été mobilisé, il devait en avoir autour de 18.
L’enjeu était donc l’archipel des dites îles_ appelées ainsi en référence aux marins commerçants de Saint-Malo qui au dix-huitième siècle avaient coutume d’y faire relâche._ Îles d’importance stratégique remarquable car donnant sur le pétrole de l’Antarctique, mais ce n’est pas le sujet ici.
Les conditions étaient terribles pour les jeunes recrues : l’armée anglaise était une armée de métier beaucoup mieux équipée, disposant de Kits de vision nocturnes, d’armes très longues portées… Ils vivaient dans la crainte d’être égorgés la nuit, par les fameux Gurkhas, les unités népalaises de l’armée anglaise, ou mitraillés dans leurs dortoirs. On imagine la trouille…
Ce jeune homme à l’époque assista à la mort en direct d’un de ses amis, qui sauta sur une mine anti-char; il rassembla les morceaux et les rapporta dans un seau.
Je raconte tout cela pour donner une idée du stress qui a dû se générer en lui. Il m’a dit un jour : «J’ai de la chance de ne pas être devenu fou comme d’autres, de ne pas m’être suicidé, ou de ne pas frapper ma femme…».
J’ai pu l’observer au niveau subtil, j’y ai vu une surcharge de feu hallucinante, comme une machine folle en flammes tressautant à l’intérieur de lui. Ce feu remontant à la surface par période très probablement déclenche les crises cutanées.
Pourquoi ce feu remonte-t-il par la peau et pas par un autre organe ? Peut-être pour se mortifier symboliquement, comme des stigmates, se blesser par compassion pour son ami.
En tous cas la solution pour désamorcer ce stress énergétiquement serait de «rentrer dedans» avec la conscience, rentrer dans cette dynamique folle, et d’expulser la surcharge.
Je ne lui ai pas proposé d’essayer à l’époque car je commençais à peine à pratiquer, mais franchement je pense que cela demande des reins assez solides, d’être extrêmement centré.
Pour désamorcer une dynamique traumatique aussi forte, comme certains le savent sans doute, le thérapeute doit ré-éprouver en partie le vécu qu’elle contient, avant de la faire partir. Au moins de manière émotionnelle ou énergétique, si ce n’est visuelle.
On voit bien que l’énergétique n’est pas toujours une affaire de petite fille, qu’il faut parfois une force de caractère énorme, et des assises morales très très fortes.
par Laurent Costamagna | 29 Sep 2021
C’est un petit texte plus évocatoire qu’autre chose, mais c’est un sujet qui me tient assez à cœur car j’ai toujours détesté comment notre société progresisto-libérale s’approprie la sexualité, je pense que c’est le moment ou jamais de revenir à quelque chose de plus spirituel. Le karma de la sexualité est vraiment très affecté aujourd’hui et cela est la cause de beaucoup de problèmes.
Il n’y a rien de plus épique, rien de plus aventurier, à mon avis que le Tantra tel que je le conçois.
C’est tout sauf ce truc froid et processionnel qu’on pourrait pratiquer avec la ou le premièr(e) venu(e), très à la mode ces temps-ci apparemment…
Il y faut, comme en Alchimie, du feu et de l’eau. C’est-à-dire du désir (dans sa forme la plus pure ; énergie primordiale_ pas juste projection fascinée) et de l’amour. Du moins cette tendresse, comme un mince filet d’eau, qui se crée parfois jusque dans deux amants d’une seule nuit.
Le Feu permettra la destruction-transmutation, et l’eau, comme de nature, la dissolution.
Le ou la partenaire idéal(e) est celui/celle que vous désirez au-delà même du physique, qui provoque en vous ce tressaillement étrange, cette impulsion de dragon de feu qui vous pousse depuis le centre, malgré vous_ bien navrants ceux qui ne l’ont pas connue.
C’est ce feu qu’il faudra porter dans l’autre, pour y briser les fixations les plus coriaces, puis l’eau, la tendresse, jusqu’au fond, pour y résoudre les plus douloureux traumatismes.
C’est un travail de profondeur semblable à celui du Capricorne, d’Hercule pénétrant dans les entrailles de la Terre pour y libérer Prométhée, le feu divin piégé.
Cela se fait, d’abord, lentement.
Cette lenteur permet d’augmenter la Puissance et d’entrer dans les strates de l’autre, ses mémoires.
C’est un véritable voyage à travers les âges, jusqu’à l’Origine, à travers les souffrances de l’autre, pour y libérer les trésors.
Cela peut d’ailleurs se faire avec n’importe quelle partie du corps_ un baiser peut être tantrique.
Lors le feu parvenant à son maximum d’intensité, il peut être utile de le déchaîner tel une série de séismes, avec maîtrise néanmoins, jusqu’à ce que l’autre, vaincu, libère enfin ses plus profonds trésors, comme des sources pures profondes.
Quoi de plus thérapeutique en somme ?
Vous comprenez pourquoi il y faut de l’amour…
par Laurent Costamagna | 29 Sep 2021
Je suis comme beaucoup un amateur du Tarot de Marseille, que j’utilise un peu pour tout, pas seulement pour des questions thérapeutiques.
Je ne l’emploie pas tellement dans le cadre professionnel, plutôt amical ! Je tiens beaucoup à sa dimension mystérieuse et ludique.
Origines alchimiques
Apparemment, les 22 Arcanes du Marseille représenteraient les étapes du Grand-Oeuvre alchimique, c’est à dire, en tous cas pour l’alchimiste de laboratoire, tout le Cheminement d’une matière brute et pleine d’impuretés (l’antimoine) jusqu’à l’état de Pierre philosophale_ laquelle représente, en quelque sorte, le niveau maximal d’énergie possible matérialisée,_ objet transmutatoire par excellence, au visionnage stimulant duquel de nombreux métaux se changent en or.
Par l’exemple, l’Arcane de l’Etoile correspond à une étape appelée la Fixation, durant laquelle les parties impures du composé se fixent, coagulent, jusqu’à se fissurer en formant ce que les Alchimistes appellent «l’Etoile des Sages» . D’un point de vue psycho-émotionnel, cela symbolise la fin d’une période difficile; l’Etoile, la fissure, annonçant qu’on touche au terme d’une traversée dans l’obscurité.
La Lune correspond à une étape appelée l’Ablution, pendant laquelle le composé est soumis à un feu assez doux, qui le fait prendre plein de teintes successives, rappelant les reflets de la Lune. C’est une carte très féminine, correspondant souvent aux grandes transformations profondes qui ont lieu chez la femme, en général avant de s’ouvrir au Sacré, ces basculements du Soi précédés de longs atermoiements, d’incertitudes.
En pratique
Lors d’un tirage (je travaille avec toutes les Arcanes du Jeu, pas seulement les Majeures), je ne fais pas une lecture «sèche» et stricte des cartes elles-mêmes, j’ai plutôt des «flash-images» qui m’en expriment la signification, me mettant en lien avec l’énergie de la personne. Les cartes ne sont en un sens qu’un support. L’important est le message qu’elles renferment, chacune d’elle étant comme un mot d’une seule et même phrase.
Je pense que chacune des Cartes a une vibration particulière et que la personne, inconsciemment, va sans trop le savoir directement vers celles dont elle a besoin sur le moment.
Plusieurs tirages successifs peuvent se faire sur la même question, approfondissant chaque fois l’information, un peu comme une enquête ou la résolution d’une énigme.
Parfois, le Tarot, sur une question, ne parle plus, il a dit tout ce qu’il avait à dire, «il sèche». C’est à la personne d’approfondir en allant chercher les réponses en elle-même, ou d’expérimenter en se confrontant au Réel, les réponses venant de cet immense livre qu’est le Monde.
Un outil assez ludique (pour moi pas tant professionnel)
J’adore cet imaginaire tiré de la Renaissance, je pense qu’il nous parle à tous, qui exprime ce que nous sommes profondément.
Je m’en suis énormément servi pour moi-même, cela m’a vraiment servi à donner du Sens à des situations parfois extrêmement complexes, douloureuses, à en déceler une sortie.
Les Tarots gardent toujours pour moi une teinte mystérieuse, que je suis parfois un peu en mal d’expliquer… C’est souvent comme une rencontre directe et brusque avec le Divin.
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